Depuis sa création en 2017, notre groupe se construit pour affirmer et structurer sa promesse mutualiste afin d’inventer une autre protection sociale, plus performante et solidaire. Sa gouvernance, renouvelée en 2021, a permis d’amorcer une nouvelle étape dans le développement du groupe et de ses maisons pour y parvenir.
En 2021, une fois de plus les complémentaires santé ont été au cœur de l’actualité. Après avoir été accusées à tort de profiter de la crise Covid, justifiant ainsi une taxe spéciale de plusieurs milliards d’euros, les mutuelles ont été mises sous les projecteurs par l’offensive médiatique du ministre de la Santé en faveur d’une « Grande Sécu ».
Le premier résultat tangible est que tous les candidats à la présidentielle ou presque se sont positionnés pour ou contre la « Grande Sécu ». Jadis sujet de pointe réservé aux experts de la protection sociale et aux partis à la gauche de la gauche, le mot est désormais sur toutes les lèvres, le dernier en date étant le Président-candidat réaffirmant son opposition au projet.
Un tel débat autour de ce scénario aurait été inimaginable il y a moins de cinq ans quand démarrait le quinquennat Macron par la réforme du reste à charge zéro sur les prothèses auditives, optiques et dentaires, dont la réussite a été permise par l’investissement des complémentaires santé, pleinement associées au régime obligatoire et aux professionnels de santé.
Entre temps, l’offensive menée par quelques chercheurs, hauts fonctionnaires et responsables politiques de premier plan a porté ses fruits. La légitimité du compromis historique bâti depuis 1945 autour du couple mixte « assurance maladie obligatoire (AMO) + assurances maladie complémentaires (AMC) », voulant qu’à une part obligatoire et égalitaire s’ajoute un complément de libre choix et de sur-mesure, a été sérieusement questionnée (plusieurs scénarios du rapport Hcaam).
Qu’elles viennent de ceux qui souhaitent la refondation de la Sécurité sociale de 1945, ou de ceux qui critiquent la supposée explosion des coûts de gestion ou qui pointent la déresponsabilisation engendrée par une régulation à deux acteurs, les critiques ont coagulé. Et il restera à mesurer attentivement leur traduction opérationnelle en mesures réglementaires lors des prochaines lois de financement de la Sécurité sociale et lois santé.
Derrière le bruit médiatique de la « Grande Sécu », se profilent d’autres risques de disruption sans doute bien plus déterminants. Les transformations du système de santé, opérées par les pouvoirs publics à bas bruits, s’appuyant notamment sur les accords conventionnels entre la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et les acteurs territoriaux de santé, portent en elles le risque d’éviction des mutuelles de pans entiers du financement mixte AMO-AMC.
En effet, la légitimité croissante de la CNAM pour résoudre les principales tensions du système de santé l’incite pour l’instant à solliciter d’autres partenaires que les mutuelles pour améliorer l’accès aux soins, la prévention ou l’accès à des parcours sur la base de diagnostics territoriaux. Elle s’est lancée dans des programmes (expérimentaux le plus souvent), portés par des conventionnements collectifs financés à 100 % par l’AMO sous forme de forfaits.
En clair, elle a déjà commencé la disruption d’activités des mutuelles à la fois de leurs garanties complémentaires et « supplémentaires » (celles prises au 1er euro). Deux premiers exemples : le programme AMO « Programme retrouve ton cap » sur l’obésité des enfants (3 à 8 ans) ou les expérimentations de paiement en équipe de professionnels de santé en ville (PEPS).
Ces initiatives pourraient finir par rendre légitimes les propositions autour du slogan « Grande Sécu » sous une forme plus consensuelle que le « 100 % universel » en accompagnant des découpages successifs par l’élargissement de la Complémentaire santé solidaire (CSS) à de nouvelles populations, ou par des basculements par poste de produits de santé ou dispositifs médicaux (ex : pilules contraceptives) ou d’actes (ex : téléconsultation) pouvant annoncer d’autres postes plus importants à l’avenir.
A l’inverse, les actions de terrain de nos mutuelles, notamment sur le premier recours et les parcours de soins, portent en elles des éléments pour refonder le système mixte AMO-AMC, en inventant de nouvelles formes de complémentarité.
L’année 2021 a été marquée par une progression soutenue des marchés actions portés par des perspectives de forte croissance des économies mondiales en dépit de l’apparition de nouveaux variants de la Covid-19 : Delta en mars, puis Omicron à l’automne. La plupart des données macroéconomiques mondiales ont en effet validé le scénario d’une reprise forte de la croissance après une réouverture progressive des économies sur le premier semestre. Cette reprise rapide de l’économie trouve aussi sa source dans les plans de relance successifs des gouvernements et les politiques monétaires ultra accommodantes des banques centrales dont le contrecoup négatif a été la résurgence de l’inflation à des niveaux jamais vus depuis très longtemps. Celle-ci s’explique également par les effets conjugués de la réouverture de l’économie plus rapide que prévue, de stocks exsangues, de la hausse des prix des matières premières, de l’engorgement des chaînes d’approvisionnement.
La remontée des rendements souverains amorcée au quatrième trimestre de l’année 2020 s’est accélérée en 2021 à mesure que les chiffres d’inflation remontaient mois après mois, le taux de l’emprunt d’état français à 10 ans repassant en territoire positif à 0,19% après une hausse de 55 points de base.
En ce début d’année 2022 la croissance mondiale a nettement ralenti, impactée par une inflation qui semble s’installer sur le long terme, suite notamment aux difficultés d’importation de matières premières en provenance de Russie et d’Ukraine dont certains pays d’Europe dépendent parfois presque exclusivement. Les deux pays en conflit armé depuis la fin du mois de février sont d’importants producteurs de pétrole, de gaz et de métaux industriels (nickel, aluminium), mais également de céréales (de blé notamment) pour lesquels d’autres sources d’approvisionnement alternatives n’ont pu être envisagées à ce stade.
Le Groupe VYV enregistre un résultat de + 80 M€ fin 2021, stable par rapport à 2020, malgré le contexte persistant de crise sanitaire dont les impacts sont visibles sur ses différentes activités : – sur les activités de soins et d’accompagnement, l’impact de la crise sanitaire a été de moindre ampleur qu’en 2020 comme en témoigne la croissance du chiffre d’affaires (+9%). Cette dynamique d’activité se retrouve sur quasiment tous les métiers, avec une croissance particulièrement forte sur l’activité audition (+59%) liée au contexte du 100% Santé. Les activités ont continué à bénéficier de mesures de soutien des Tutelles mais dans une proportion moindre qu’en 2020. Le résultat consolidé 2021 est excédentaire de 8 M€, reflet d’une amélioration de la performance économique mais aussi d’éléments exceptionnels sans lesquels le résultat de VYV3 serait resté déficitaire.
– sur les activités d’assurance, les charges relatives aux prestations santé ont fortement progressé (+ 5,9% par rapport à 2020) s’expliquant à la fois par un effet de report de soins non réalisés en 2020, mais également portés par la poursuite de la mise en place du 100% santé, favorisant un accès aux soins et aux équipements auditifs, optiques et dentaires. La réalisation de plus-values latentes sur les placements, suite à la bonne performance des marchés financiers sur l’année 2021, a permis de limiter l’impact au niveau du résultat.
Ce résultat vient soutenir le ratio de solvabilité (174% fin 2021 contre 175% fin 2020) et confirmer la solidité financière du Groupe VYV dans un contexte économique qui demeure très incertain.
Solidaire, le Groupe VYV a par ailleurs maintenu son niveau d’engagement financier au bénéfice de ses parties prenantes, au travers de l’action sociale, de la prévention, de partenariats, fondations et autres dispositifs de solidarité. L’ensemble de ces actions récurrentes représente un effort financier de 79 M€ dans les comptes 2021.
L’agence de notation Fitch Ratings a par ailleurs reconduit, le 14 janvier 2022 la note « A+ » attribuée au Groupe VYV et à ses principales entités opérationnelles (Harmonie Mutuelle, Mgéfi, MGEN, MNT et Mutex) au titre de leur solidité financière.
Parce que nous sommes mutualistes, le fonctionnement de notre groupe repose tout autant sur une organisation managériale que sur une organisation politique. Suite au départ annoncé du premier président du Groupe VYV, les assemblées générales 2021 de notre groupe ont été largement consacrées au renouvellement de notre gouvernance.
Notre groupe a poursuivi son développement et démontré son efficience et sa légitimité pendant la crise sanitaire. L’originalité de son modèle lui a permis d’absorber un choc sanitaire et économique hors normes. Conforté dans sa stratégie et porteur d’un bilan et de résultats solides, il a commencé, en 2021, à écrire un nouveau chapitre de son histoire.
Suite à l’élection de Thierry Beaudet à la tête du Conseil économique social et environnemental (CESE), et à son souhait de ne pas briguer un nouveau mandat à la présidence du Groupe VYV, la gouvernance du groupe a été renouvelée lors de son assemblée générale de juin 2021. Le nouveau conseil d’administration, constitué de 27 membres, a élu Stéphane Junique à la présidence du groupe et désigné Delphine Maisonneuve dirigeante opérationnelle du groupe.
Mon émotion est grande au terme de ces quatre années passées à la tête du Groupe VYV. Quatre années où nous avons écrit une nouvelle page du mouvement mutualiste. J’ai été heureux et fier de le présider. Nous tournons la page de l’époque des bâtisseurs pour laisser une nouvelle génération prendre la relève. Car c’est l’essence même de la vie militante que de passer le relais au service d’une cause commune. J’adresse tous mes vœux à la nouvelle équipe militante autour de Stéphane Junique et de Delphine Maisonneuve.
Pour répondre efficacement aux évolutions de notre environnement, un pacte de gouvernance a par ailleurs été approuvé à l’unanimité en assemblée générale. Objectif : se doter d’une gouvernance politique renforcée, reposant sur le collectif et la confiance et s’inscrivant dans la durée. Parmi les mesures de ce pacte :
Autre modification issue du pacte de gouvernance : le bureau du Groupe VYV accueille désormais cinq administrateurs référents en plus des cinq vice-présidents et du vice-président délégué. Chacun d’entre eux joue un rôle d’animateur dans son domaine d’attribution (économie sociale et solidaire, offre de soins, vie mutualiste…) auprès des maisons du groupe. Ils portent ainsi la mise en œuvre de certaines actions de notre projet stratégique.
Le conseil d’administration s’appuie par ailleurs sur des travaux d’impulsion et d’orientation menés au sein de commissions thématiques. Précédemment rattachées à l’UGM VYV Coopération, et passées de six à dix, ces commissions, qui associent des élus des maisons de notre groupe, rapportent désormais à l’UMG Groupe VYV. Elles traduiront dans leur feuille de route annuelle les axes du plan stratégique et participeront à le mettre en œuvre.
Pour préparer les décisions du conseil d’administration, quatre comités spécialisés ont par ailleurs été installés : un comité d’audit, un comité des risques, un comité des finances et un comité des rémunérations.
En octobre 2021, une réflexion a été lancée pour faire évoluer le réseau des ambassadeurs. Objectif : ancrer son action dans le plan stratégique et la mise en œuvre des feuilles de route des commissions dans les territoires. L’évolution de l’organisation a été confiée à la commission gouvernance mutualiste, sous le pilotage de Mylène Bonnel.
Parce qu’elle porte la stratégie de développement de l’offre de soins et d’accompagnement de notre groupe, VYV3 occupe une place centrale dans le modèle unique que le Groupe VYV entend construire pour proposer une expérience inédite et personnalisée à ses clients, adhérents, patients et habitants. Pour favoriser les synergies entre ses métiers, il était nécessaire de mettre en place une gouvernance reflétant ce positionnement. C’est pourquoi, Stéphane Junique cumule la présidence de VYV3 et du Groupe VYV. Dans la continuité de ces décisions, Delphine Maisonneuve, nouvelle directrice générale du Groupe VYV, a été nommée directrice générale de VYV3. Avec pour mission de veiller à la mise en œuvre du plan stratégique de VYV3, en articulation avec la stratégie du Groupe VYV, et au respect de la trajectoire économique globale définie pour l’offre de soins et d’accompagnement.
Dès leur prise de fonction, Stéphane Junique et Delphine Maisonneuve ont lancé une réflexion sur les priorités stratégiques et communes dans lesquelles le Groupe VYV doit investir. Pour apporter davantage de réponses à ses adhérents, clients, patients et habitants, mais aussi renforcer l’accompagnement des plus fragiles.
L’ambition du Groupe VYV est grande et je suis confiant dans notre capacité à réussir. Cet optimisme sera nourri de vos encouragements, de vos idées, de votre énergie. Parce que c'est ensemble que nous réussirons. […] L'histoire de notre groupe, c’est une formidable aventure collective. Poursuivons-la ensemble !
d’abord autour de nos métiers cœur (complémentaire santé, prévoyance, prévention, accompagnement et soins) mais aussi en s’impliquant davantage sur de nouveaux territoires comme la retraite ou le logement.
Le groupe par sa taille, ses métiers, la solidité de sa base affinitaire a tous les ingrédients pour être offensif en matière de développement sur ses métiers cœur.
d’abord pour améliorer la performance du groupe au service de ses adhérents, clients, patients et habitants grâce à la technologie et aux datas, et aussi investir dans les nouveaux services et dans l’humain.
afin de produire un impact positif sur la société, forts de la promesse mutualiste de notre groupe.