La crise sanitaire n’a bien sûr pas arrangé les choses : après un recul des remboursements médicaux à destination des salariés observé en 2020 (- 7,9 %), ils se sont envolés en 2021 (+ 15,1 %). Cette forte hausse est d’abord liée au rattrapage des dépenses de santé qui avaient dû être reportées durant le Covid. Elle touche d’ailleurs pratiquement tous les postes, soins courants, optique, dentaire, hospitalisation… Mais si la hausse des dépenses de santé devrait être nettement plus contenue en 2022, plusieurs facteurs vont peser dans la balance, à commencer par le retour des maladies saisonnières.
100 % santé et déficit des comptes sociaux
Il va surtout falloir compter avec le 100 % santé qui est monté en charge en 2022. La réforme impacte en effet directement les comptes des organismes complémentaires qui financent le dispositif à hauteur de 78 % en dentaire, de 70 % pour l’audio et de 80 % en optique. Si ses effets semblent encore décevants pour l’optique, le dispositif a rencontré un franc succès sur le volet audio et poussé les patients à s’équiper. Les réflexions actuelles sur sa possible extension à d’autres postes – prothèses capillaires, semelles orthopédiques, orthodontie, fortes corrections d’optique… – pourraient encore conduire à accentuer le déséquilibre.
Par ailleurs, on constate que le déficit des comptes sociaux ne se résorbe toujours pas. L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) sera plus élevé que prévu en 2022 et va rester à un niveau important en 2023. La poussée de l’inflation n’arrange rien. Et les négociations en vue pour une revalorisation des tarifs de consultation en 2023 pourraient également peser sur les comptes.
Plus de services
Les mutuelles du Groupe VYV doivent bien évidemment intégrer ces contraintes dans leurs tarifs mais s’attachent en contrepartie à inclure de plus en plus de services dans leurs contrats afin d’améliorer l’accès aux soins et l’accompagnement des bénéficiaires. Il faut citer le développement constant du réseau de soins Kalixia qui permet de bénéficier de tarifs maîtrisés sur des prestations de qualité en optique, dentaire, audio et ostéo. La téléconsultation prise en charge par la mutuelle – dans la limite de cinq téléconsultations par an et par bénéficiaire – auprès du service spécialisé MesDocteurs est un autre exemple. Mais cela prend aussi la forme de services d’assistance ou d’action sociale face à des situations exceptionnelles. La mise en place d’actions de prévention clés en main afin de préserver le capital santé des équipes va dans le même sens.
Des arrêts de plus en plus longs
Les perspectives ne sont pas plus favorables du côté de la prévoyance. Les versements d’indemnités journalières ont fortement augmenté depuis le début de la crise sanitaire : + 17,8 % entre janvier et juillet 2022. Le phénomène est à mettre en relation avec la hausse constante de l’absentéisme observée depuis quelques années : le taux d’absentéisme moyen a progressé de 12 % entre 2019 et 2022 et 37 % des salariés ont eu au moins une absence en 2021. On constate également que les arrêts sont de plus en plus longs, du fait du Covid (25 % des absences de longue durée) mais aussi pour près de la moitié des cas (45 %) pour des motifs liés au travail (accident du travail, maladie professionnelle, risques psychosociaux…). De façon symptomatique, l’absentéisme touche aujourd’hui de nouveaux profils, notamment des salariés plus jeunes et des managers.
Effets conjoncturels
Plus inquiétant, en repoussant l’âge légal de départ en retraite, la réforme envisagée devrait conduire à maintenir 1,5 million de personnes plus âgées et donc plus fragiles en activité. Une récente étude du cabinet Addactis chiffre l’impact sur le risque incapacité de 15 à 20 %, de 20 à 35 % sur le risque invalidité et de 17 à 28 % sur les arrêts de travail. La prévention devrait alors devenir un enjeu central pour parvenir à maîtriser les coûts. Mais dans l’immédiat, il faut surtout s’inquiéter du risque de crise que fait peser la conjoncture sur les ressources humaines : le pouvoir d’achat qui s’effrite, l’épuisement du management, la pression sur les équipes et leur engagement, les difficultés de recrutement, sont autant de dangers pour l’équilibre et l’efficacité de la structure, ainsi que pour le compte prévoyance à terme.
Là aussi, le Groupe VYV propose des solutions pratiques et concrètes comme un soutien psychologique en cas de crise majeure ou des diagnostics absentéisme afin d’intervenir de façon précise et efficace sur le phénomène.
Performance solidaire
La réaction du Groupe VYV se situe aussi dans son ambition de conforter sa position de groupe de référence en matière de santé et de prévoyance. Une ambition pour laquelle sa taille constitue un sérieux atout. La mutualisation des moyens, le développement de projets communs, permettent en effet de créer de la valeur et d’améliorer la qualité des services proposés aux adhérents. Ils permettent aussi de faire de nouveaux efforts sur les frais de structure et de renforcer ainsi l’efficacité des cotisations, tout en continuant à faire de gros efforts pour améliorer la prévention et l’accès aux soins. C’est ce que Delphine Maisonneuve, directrice générale du Groupe VYV, qualifiait récemment de “performance solidaire”…